Florian BRUNNER, Président du Think Tank « Europe et Démocratie » à Strasbourg, raconte sa vision pour l’intégration des étudiants au sein du débat européen.

Vous êtes engagé pour l’Europe, en quoi consiste cet engagement ?

Florian BRUNNER: « Europe et Démocratie » est un « Think Tank » axé sur les questions européennes basé à Strasbourg. J’avais repéré un manque de structures et d’organisations liées à l’Europe avec des schémas qui n’apportaient rien de nouveau ou peu. Mon objectif, lorsque j’ai lancé « Europe et Démocratie », était de créer, d’instaurer le débat, d’ouvrir une réflexion sur les enjeux européens et de ne surtout pas repousser les critiques, même les opinions d’eurosceptiques. J’organise donc des rencontres pour échanger sur différentes thématiques et ensemble nous menons des réflexions et publions des travaux. Afin d’agrémenter les sujets, je fais régulièrement intervenir des « experts » comme la Députée européenne Nathalie GRIESBECK, Présidente de la Commission spéciale sur le Terrorisme. Une de nos conférences a été organisée le 11 décembre 2018, sur l’enjeu de la lutte contre le Terrorisme, au Collège Doctoral Européen, à Strasbourg. Nous organisons nos événements en lien avec la campagne « Cette fois je vote » du Parlement Européen, pour mobiliser les citoyens lors des élections européennes de mai 2019.

Le manque de mobilisation des étudiants est toujours plus important, comment réussir à les mobiliser ?

FB: Bien sûr il faut continuer ces travaux que nous menons et l’organisation de conférences, mais cela restera toujours insuffisant. Il faut insérer les problématiques européennes au centre du système éducatif, dès le collège jusque dans nos universités pour que chaque étudiant puisse comprendre les institutions européennes et leur fonctionnement. Comment un étudiant peut se construire un avis sur les questions européennes, s’il ne connaît pas le fonctionnement de l’Europe ? Ces cours doivent être dépolitisés et structurés en un programme clair. Nous pourrions intéresser les étudiants sur l’Europe en débattant sur des thèmes qui les impactent directement comme l’emploi, l’éducation, le prix de la vie étudiante, les aides dont ils peuvent bénéficier. Il faut réussir à les captiver et les préparer à vivre dans un contexte européen, en leur faisant comprendre les mécanismes.

Pour finir que souhaitez-vous pour les étudiants européens ?

FB: Tout simplement leur intégration au cœur du débat démocratique sur l’Europe. Il faut évoluer ensemble, et les « adultes » ont la responsabilité « d’accueillir » les étudiants, mais aussi l’ensemble de la jeunesse au sein du débat européen. A mon époque, il nous a peut-être manqué cette bienveillance qui est maintenant nécessaire. Il faut penser à cette jeunesse mais à la jeunesse d’après et encore celle d’après.

Pourquoi les étudiants doivent-ils s’investir dans l’Europe. Qu’est-ce qu’elle peut leur apporter ?

FB: L’Europe leur apporte un cadre, un cadre économique, un cadre social, un cadre éducatif, à l’opposé du système américain par exemple où il est nécessaire de s’endetter pour étudier. Ce cadre est bien entendu perfectible, mais il est aussi un vaste domaine où la parole peut s’exprimer, où les étudiants peuvent se faire entendre, faire bouger les choses. Ce sont eux qui peuvent rendre ce cadre meilleur en organisant des débats, en se rendant curieux sur l’Europe, en poursuivant l’échange. Au sein du Think Tank « Europe et Démocratie », il y a par exemple Axelle, une lycéenne qui organise déjà des débats sur la Jeunesse et l’engagement, en invitant des amis à elle, pour échanger sur des thèmes qui les intéressent. Ce sont ces initiatives spontanées qui offriront une meilleure Europe aux étudiants.