Les élections municipales se dérouleront en mars 2020. Nous entrons dans un moment électoral qui trop souvent, laisse libre cours à une personnalisation excessive des débats et à des réactions disproportionnées. Cette échéance serait pourtant l’occasion d’aborder de vrais sujets de fond, comme l’enjeu d’un virage écologique dans l’organisation des villes. Cessons de nous perdre dans des querelles de chapelles, dans les confusions récurrentes avec l’échelon national et dans les visions électoralistes à court terme. Il est temps de voir l’espace urbain, avec plus d’ambition et de volonté.
Les citoyens européens sont confrontés à des défis urgents comme la dégradation de l’environnement et le changement climatique. Nous accumulons une dette écologique de plus en plus périlleuse, qui va peser lourdement sur les générations futures. Les responsables politiques locaux doivent prendre la mesure des enjeux et engager des actions ambitieuses, au sein de leurs territoires. Les villes, les municipalités et les zones rurales doivent aussi devenir les moteurs d’un avenir durable. Il est temps d’engager et d’accélérer le développement des villes vertes. Les Maires et les élus municipaux ont un rôle crucial dans la construction d’un nouveau modèle, alors que l’Europe est l’un des espaces les plus urbanisés du monde.
Les cités peuvent se placer à la pointe du déploiement des technologies bas-carbone et de la lutte contre le changement climatique. Nous avons besoin de politiques locales ambitieuses, qui mettent en œuvre un retour de la Nature en ville, une végétalisation forte des espaces, un développement réfléchi des parcours pour les piétons et les transports doux, ainsi qu’une articulation judicieuse des transports en commun. Nous n’avons pas besoin de responsables politiques qui voient les villes comme des fiefs ou des baronnies locales, repliées sur elles-mêmes. Au contraire, nous devons développer des villes intelligentes, qui entraînent et accompagnent de véritables transformations sur leurs territoires. Nous avons besoin de villes qui se conçoivent à la dimension de l’Europe, qui déterminent des priorités volontaires et réalistes, au service d’un développement durable.
La qualité de vie des habitants ne pourra que s’accroître, avec davantage d’espaces pour se promener, respirer, pratiquer du sport et sortir en famille ou entre amis. Les citoyens ne seront plus contraints de s’extraire de la ville afin de trouver des espaces verts et donc diminueront l’usage de leurs voitures. L’accroissement des transports en commun et le déploiement d’installations pour les transports doux, pourront faciliter les accès aux lieux de travail ou de loisir. L’usage renforcé des transports en commun permet de libérer davantage d’espace public et structure des villes plus saines. Les espaces verts harmonieux incitent les habitants à accroître leur présence en extérieur et stimulent la vie sociale dans la ville, ce qui conduit à une amélioration du niveau de vie. Le devoir des Maires et des élus municipaux est aujourd’hui, de garantir un environnement de haute qualité pour leurs citoyens. L’organisation d’une telle évolution ne pourra se réaliser qu’avec la mise en œuvre d’une démocratie locale opérante, permettant aux habitants d’initier des projets et de participer à l’ensemble des initiatives de la Cité.
Florian BRUNNER
Président du Think Tank "Europe et Démocratie"